Les Tableaux Émouvants
C’est l’œuvre d’un nostalgique qui
enferme tous ses jouets
A jamais, entre deux plaques de verre,
Pour que sans cesse ils jouent ensemble
Et s’orchestrent du plus bel instrument
de l’enfance :
L’imaginaire.
Voilà une peinture, spectateur !
Sinueuse et sensuelle.
La peinture est vivante !
Laisse toi bercer, sois patient,
La nature va orchestrer les pigments,
Ils champignonnent et prennent la forme de ta pensée.
Je te laisse imaginer…
Tout est monde aquatique sous le cortex…
Une bulle apporte de l’oxygène…
Ici l’abstrait te raconte une histoire,
Parle, refais le monde, ou pars dans la contemplation.
Les Tableaux (é)mouvants sont des peintures miniatures sur et entre deux plaques de verre. Il y
a l'objet réel, la « diapo » miniature en coulisse dans le projecteur, et son image projetée ( de 80 x 80 cm à 20 x 20 m) sur le devant de la scène: un mur, une toile...
La matière ne sèche jamais. Les pigments, les encres et les huiles sont autant de comédiens sur une scène et à chaque projection le scenario diffère. La peinture vit, bouge, se met en mouvement, se transforme, se déforme, elle nous suggère une histoire, s’en va et renaît à la lumière du projecteur.
Une « coulée » (ce à quoi le spectateur assiste) est une perturbation de l’équilibre de ce monde ou chaque élément va chercher sa place, devient chaos, puis, les pigments décantent, prêts à offrir une nouvelle histoire à la prochaine projection.
Les Tableaux (é)mouvants forment ainsi un huit-clos ou les forces de la Nature, telle la pesanteur, élèvent une idée qui s’étire et est insaisissable, éphémère. Un éternel va et vient.
Cette peinture annonce dans l’abstraction la plus totale les mouvements originels de l’univers : chute/ascension, attraction/répulsion…
La peinture évoluant au fil du temps, devoir "prendre son temps" devient primordial. Le temps de projection pour une coulée varie de 30 min. à 4 heures.
Cette peinture nous interroge aussi sur la matière, à l'heure des pixels, Franck Paglieri rend toute sa dignité aux pigments.
Actuellement Franck Paglieri travaille sur un ballet, l'allégorie de la caverne. Les danseurs improviseront chaque soir selon le mouvement de ces Tableaux (é)mouvants. Les danseurs évolueront, au sol comme au ciel, en ombre chinoise derrière l’écran occupant toute la scène.